Histoire de l'éclairage public en France

On peut considérer que l'éclairage public tel qu'on l'entend aujourd'hui est apparu en France en 1667 sous Louis XIV. Lorsque Nicolas de la Reynie est nommé lieutenant général de la police, il décide de renforcer les mesures de sécurité et de surveillance policière. Il fait installer une lanterne suspendue à chaque coin et milieu de rue de la ville de Paris. Ce jour marque le début de la pose de lanternes d'éclairage public dans les rues de France. Depuis, de nouvelles technologies et modélisations n'ont cessé de voir le jour pour en arriver aux lanternes et lampes d'aujourd'hui.

La naissance de l'éclairage public

Lutte contre l'insécurité par la lumière

Au Moyen-âge, l'insécurité était une des principales problématiques des villes de toutes tailles. À cette époque, les habitants des villes avaient pour habitude de s'enfermer chez eux dès la tombée de la nuit. Les meurtres et vols dans les villes en pleine nuit étaient quotidiens. De nombreuses propositions sont faites pour lutter contre le phénomène, quasiment toutes s'avèrent soit inapplicables soit inefficaces.
En 1254, Saint-Louis propose la mise en place d'une police privée à Paris. Le projet s'avère très rapidement être un échec, les membres qui composent la Police n'osant pas eux même s'aventurer dans les rues obscures de la capitale.
C'est en 1258 que l'on trouve la première trace d'une lutte contre l'insécurité via la mise en place d'un projet d'éclairage public. Saint-Louis émet l'ordonnance que chaque propriétaire ait à éclairer sa façade à l'aide d'un pot-à-feu sous peine, pour tout contrevenant, d'amende et de peine de prison. Celle-ci sera ignorée par la population, par soucis d'économies et par peur d'éventuels incendies, faits également fréquents à cette époque.
En 1318, après un grand nombre de crimes commis aux abords du Châtelet dans la ville de Paris, Philippe V ordonne qu'il fût « administré une chandelle de suif chaque nuit devant l'image de la benoiste Vierge Marie à côté de l'entrée de la porte du Chatelet pour l'obscurité de la nuit, laquelle est délitable à tous les malfaiteurs. »
En 1367, Charles V émet à son tour une ordonnance imposant aux habitants de disposer sur le bord de leur fenêtre une chandelle pendant la nuit. Elle n'aura pas plus de succès que les précédentes. Durant les 14ème et 15ème siècles, on retrouve la trace de plusieurs appels invitant les habitants à disposer sur le bord de leur fenêtre une chandelle pendant la nuit. Ces appels ne sont néanmoins le plus souvent formulés qu'à l'occasion de la venue de personnalités importantes de la noblesse, et restent pour la plupart ignorés par la population.
En 1524, François Ier émet une ordonnance qui impose aux habitants de Paris de mettre à neuf heures du soir une chandelle allumée. Bien que la mesure soit mieux respectée que les précédentes, elle s'avère peu efficace contre les crimes nocturnes. Les chandelles ne permettant pas d'éclairer plus que quelques heures, les malfrats profitent du reste de la nuit pour agir.
Le 29 octobre 1558, Henri II fait mettre en place un système de falots. Ceux-ci sont posés à chaque coin de rue ainsi qu'au milieu des plus longues d'entre elles, avec pour objectif d'éclairer l'intégralité des espaces de circulation de la capitale. La période d'éclairage s'étend de 10 heures du soir à 4 heures du matin, pendant 4, puis 5, puis 6 mois de l'année. Ce projet, à l'instar de ses prédécesseurs, s'avère être un échec. La fumée émise par les falots crée un fort mécontentement parmi les habitants. La mesure est peu à peu abandonnée. Les rues de Paris restent considérées comme un coupe-gorge au milieu du 17ème siècle.
L'histoire de l'éclairage public prend un virage déterminant sous le règne de Louis XIV. Le nouveau roi, faisant le choix d'adopter une politique sécuritaire, est amené à s'intéresser à l'éclairage des villes pendant la nuit. En 1662, l'abbé Laudati de Caraffa reçoit l'autorisation d'établir à Paris et dans toutes les autres villes du royaume un service payant de porteurs de flambeaux pour accompagner les passants qui le souhaitent.
En 1667, Nicolas de la Reynie est nommé Lieutenant Général de Police. Il a alors pour mission d'appliquer le mot d'ordre « netteté, clarté, sécurité ». Il ordonne alors la mise en place d'un éclairage des rues pour la période du 1er novembre au 1er mars, « y compris les soirs de pleine lune ». Cet éclairage doit être réalisé par des lanternes à bougies uniformisées, symboliquement marquées du blason du roi. L'éclairage public passe alors à la charge de l'État moyennant une redevance par habitant. L'éclairage public est né !

Des chandelles au premier réverbère d'éclairage public

Sous l'impulsion du Lieutenant de la Reynie, les premières lanternes d'éclairage public sont posées dans la ville de Paris. Les lanternes sont constituées de petits carreaux assemblés au plomb et d'un capot protégeant une chandelle. Celle-ci éclaire via une mèche charbonnée qu'il faut couper toutes les heures. Les lanternes étaient suspendues par des cordes fixées sur un mat à la hauteur du premier étage. Un inventaire réalisé quelques mois après l'ordonnance recense 2736 lanternes installées et 912 rues éclairées Paris.
En 1697, un édit prescrivant l'établissement de lanternes dans les principales villes du royaume est promulgué. En 1729, le nombre de lanternes dans Paris atteint 5772.
En 1744, un ingénieur français, Dominique-François BOURGEOIS, qui sera plus tard connu sous l'appellation de Bourgeois de Châtelblanc ou Bourgeois de Châteaublanc, met au point une lanterne de conception nouvelle : la lanterne à réverbère. Cette lanterne éclaire au moyen d'une mèche de coton encirée, plongée dans de l'huile de tripes que l'on fait brûler. L'huile, en remontant par capillarité le long de la mèche, sous l'effet de la chaleur de la flamme, peut ainsi brûler sur une longue durée. La mèche est placée sous un réflecteur argenté qui réverbère la lumière en direction du sol.
En 1759, le comte Charles-Marie-Antoine de Sartine, lieutenant de police de Paris, impose le remplacement des chandelles à mèche charbonnée par de l'éclairage à l'huile. Dans la foulée il lance un concours récompensé de 2000 livres dont le gagnant sera celui qui trouvera la meilleure manière d´éclairer Paris pendant la nuit en conciliant ensemble la clarté, l´économie et la facilité de service. Bourgeois de Châteaublanc propose dans le cadre de ce concours une lanterne utilisant le principe du réverbère, inventé 20 ans plus tôt. Son modèle est récompensé en 1766 par l'Académie des Sciences. L'éclairage fourni par la lanterne de Châteaublanc est jugé équivalent à 30 chandelles.
Le 30 mai 1769, sur décision du conseil du Roi, Bourgeois de Châteaublanc, Pierre-Joseph Levalar (conseiller du roi) et Pierre Tourtille-Sangrain (jouant le rôle de Bailleur de fonds) se voient adjugés une concession comportant le monopole du marché de l'éclairage de la ville de Paris pour 20 ans. Ce dernier prend le contrôle de l'entreprise de Bourgeois de Châteaublanc à la suite d'une longue série de conflit. Celui-ci devient pendant plus de 30 ans l'acteur principal de l'éclairage de France.
Lanterne de Monsieur Bourgeois de Chateaublanc
L'image ci-dessus représente la lanterne de Bourgeois de Chateaublanc. Il s'agit de la première lanterne d'éclairage public qui a été posée en série dans la ville de Paris. Elle est apparue en 1766. La lanterne est composée d'une armature, d'un bec à huile et de réflecteurs métalliques qui réverbèrent la flamme produite. De nombreux fabricants français de « lanternes de style » commercialisent aujourd'hui une version modernisée de ce modèle.

L'éclairage à l'huile

Entre 1769 et 1782, plus de 1200 réverbères de Chateaublanc à huile sont installées dans les rues de Paris. Ces lanternes étaient constituées d'une à quatre mèches dépendant de l'endroit à éclairer :
  • Les lanternes posées au fond d'un cul de sac comportaient une mèche.
  • Les lanternes posées le long d'une rue comportaient deux mèches.
  • Les lanternes posées au-dessus d'un carrefour à trois branches comportaient trois mèches.
  • Les lanternes posées au-dessus d'un carrefour à quatre branches comportaient quatre mèches.
  • Une plaque horizontale supérieure, en métal, permettait de réverbérer la lumière vers le sol. À chaque mèche était également associé un petit réflecteur concave qui réverbérait la lumière dans la direction désirée. Les lanternes étaient suspendues au milieu des petites rues à l'aide de fils transversaux. Dans le cas d'espaces découverts (places, jardins...) elles étaient suspendues à des potences ou fixées sur des consoles en fer. Elles étaient fixées à 16 pieds (5,33 mètres) de haut et espacées d'environ 50 mètres. Les lanternes étaient allumées et surveillées pendant la nuit par des gagne-derniers (employés de la rue) qui se voyaient confiés 20 lanternes chacun. Très vite, ce système se répand hors de Paris, tout d'abord à Versailles puis dans plusieurs grandes villes de province.
    Les lanternes éclairent avec des chandelles à huile de tripes, qui répandent une odeur nauséabonde. À cette époque, on parle déjà d'économie d'énergie et en 1788, l'huile de tripes en remplacée par de l'huile de colza, moins coûteuse, moins nauséabonde et fournissant une flamme plus blanche.
    De nombreux problèmes subsistent néanmoins. Les écoulements d'huile brûlante provoquent de nombreux accidents. Les lanternes répandent toujours une odeur peu agréable. Elles sont de plus vulnérables à une extinction lors d'un coup de vent.
    La plupart des lanternes à huiles existantes sont détruites durant la Révolution Française de 1789. Lors des 30 années qui suivent, durant le Premier Empire, on n'enregistre pas de progrès technique notable de terme d'éclairage public. Néanmoins, les lanternes continuent de se répandre. On compte 4645 lanternes à Paris en 1817 et 5035 en 1821.

    À partir de 1821, les réverbères à huiles sont équipés d'un bec à courant d'air (concept inventé par le physicien et chimiste suisse Ami Argand en 1784). Ce système consiste à placer une matière faisant office de mèche entre deux cylindres métalliques emboités l'un dans l'autre. La flamme obtenue est ainsi plus vive et plus intense.
    L'allumeur de réverbères - Émile de la Bedollière (Métiers et Professions)

    L'éclairage au gaz

    Naissance et généralisation de l'éclairage au gaz

    En 1791, le Français Philippe Lebon découvre le principe de l'éclairage par le gaz hydrogène carboné. En 1792, l'Ecossais William Murdoch et le Français JP Minckelers rendent la lampe à gaz utilisable grâce au principe de la distillation de la houille dans une enceinte close (le gaz de houille fut utilisé comme gaz d'éclairage jusqu'à la fin du 19ème siècle). Néanmoins, ce n'est qu'après plus de 20 ans de diverses expérimentations que la production industrielle des lanternes à becs de gaz débute réellement. Les premières font leur apparition en 1820 à Londres.
    Des lanternes au gaz ont été mises en service pour la première fois en France le 1er janvier 1829. Quatre lanternes de ce type éclairaient la place du Carrousel, à Paris. Le 2 janvier 1829, douze appareils du même type sont posées rue de Rivoli. Trois mois plus tard, des candélabres destinés à supporter ces appareils sont conçus. Les premiers ensembles sont posés le long de la rue de la Paix et sur la Place Vendôme.
    Entre 1830 et 1850, de nombreux réverbères à huiles sont remplacées par des lanternes au gaz. Au milieu des années 1840, la quasi intégralité de la ville de Londres et la moitié de la ville de Paris sont éclairées au gaz. Le tableau ci-dessous présente la répartition entre les lanternes à huile et les lanternes à bec de gaz pour la ville de Paris au cours du temps.
    Année
    Lanternes à huile
    Lanternes à bec de gaz
    1831
    12941
    69
    1839
    5101
    1162
    1848
    2608
    8600
    1852
    -
    13733
    1870
    971
    20766 ( + 11256 *)
    * Lanternes posées dans les ex-communes annexées à Paris
    En 1846, une ordonnance définit des situations de monopole pour 6 sociétés fournissant les lanternes de gaz. En 1855, Haussmann organise la fusion des 6 sociétés gazières en concession unique à la Compagnie parisienne d'éclairage et de chauffage par le gaz. À partir de cette époque, l'éclairage au gaz s'étend et s'intensifie dans toutes les grandes agglomérations du pays. C'est l'entrée de la France dans l'ère industrielle.
    Les premiers impacts écologiques sont signalés dès cette époque, lorsque des nuages de papillons apparaissent autour des lanternes et lorsque ceux-ci pondent de nombreux œufs sur les futs.
    Durant la seconde partie du 19ème siècle, de nombreuses conceptions de bec à gaz voient le jour: Bec d'Argand, bec Manchester, bec Dumas, bec à gaz réchauffé, bec Delmas-Azéma et le bec Multiplex, Bec albo-carbon et le bec Auer. Chaque bec fournit une flamme d'allure différente, certains fournissent une flamme plus intense que d'autres, d'autres sont plus économiques. Les innovations se succèdent jusqu'à l'arrivée de la lampe électrique à la fin du 19ème siècle.

    Les premiers candélabres en fonte

    Les premières lanternes d'éclairage public étaient fixées uniquement sur consoles murales ou suspendues. En 1830 apparaissent les premiers candélabres. L'éclairage public commence réellement à se répandre dans tout le pays durant la seconde moitié du 19ème siècle. Des candélabres sont ainsi posés dans toute la France, faisant place à une cohabitation entre l'éclairage à l'huile et l'éclairage au gaz. Les candélabres possèdent l'avantage de pouvoir véhiculer un conduit de gaz. Les gammes de mobilier urbain se diversifient, les décors varient en fonction de leur lieu d'implantation et donnent lieu à des créations de plus en plus originales et dessinées.
    Au début, les fabricants de réverbères bénéficiaient d'une certaine liberté pour la fabrication de leur mobilier. Mais suite à de nombreux accidents dus à la mauvaise qualité de certains candélabres, ils furent amenés à fournir uniquement des candélabres en fonte, plus solide et plus résistants, comme en atteste ce passage : « L'éclairage au gaz va donner la génération des "becs de gaz". L'éclairage des rues incite à veiller tard, à sortir et à fréquenter les débits de boissons. Conséquences : les couche-tard rentrent chez eux en titubant, s'accrochant aux réverbères, lesquels plient sous leur poids : les conduites de gaz se fissurent ou cassent et c'est l'accident. »
    Ci-dessous un extrait du catalogue des fonderies du Val d'Osnes datant de 1880 :

    Les lanternes d'éclairage public au gaz

    La généralisation de l'éclairage au gaz a engendré la fabrication de lanternes adaptées à ce type d'éclairage. Ces lanternes étaient généralement constituées :
  • D'un pied qui s'emboutissait sur son candélabre et sur lequel était fixé le bec à gaz. Le pied était généralement constitué de quatre branches reliant le socle au corps de la lanterne.
  • D'un corps translucide entourant le bec à gaz. Le corps était généralement composé de 4 fenêtres en verre. Celui-ci permettait de protéger la flamme des perturbations extérieures.
  • D'un couvercle terminé par une poignée sommitale. La base du couvercle était généralement de forme circulaire ou carrée. Le couvercle se composait généralement d'un réflecteur concave recouvert par un chapeau en fonte percé permettant de ventiler la flamme.
  • Le design des lanternes de cette époque a très largement été réutilisé dans le cadre d'applications contemporaines par rétrofit.
    Base carrée
    Base circulaire
    Base carrée
    Extraits du catalogue 1880 des fonderies du Val d'Osnes : De gauche à droite, lanternes n°13, n°77 et n°79.

    Naissance de l'éclairage à l'électricité

    L'entrée en lice de l'électricité dans l'éclairage public français a eu lieu en février 1878. Soixante-deux foyers pourvus de lampes à arc électrique (bougies de Joblochkoff) sont installés avenue de l'Opéra à Paris. Ces ancêtres des futures lampes à décharges présentent néanmoins de nombreux défauts à l'époque, que sont principalement la non fixité du point lumineux due aux oscillations de l'arc et le changement de couleur permanant de la lumière. Alors que l'éclairage au gaz connaît de nombreux progrès à la même époque, ce système peine à se répandre. C'est l'arrivée de la lampe à incandescence qui marque réellement le début de l'éclairage à l'électricité.

    L'ère de l'incandescence

    Arrivée des lampes à incandescence

    La première lampe à incandescence apparaît en 1879. Inventée par Joseph Wilson Swan au Royaume-Uni, elle est toutefois peu exploitée à ses débuts. La technologie de ces lampes n'est pas encore au point, son utilisation reste très consommatrice en énergie pour un rendement lumineux peu satisfaisant, d'un mauvais rapport qualité/prix par rapport à l'éclairage au gaz. Ce n'est qu'à partir du début du 20ème siècle, grâce aux améliorations apportées par les travaux de Thomas Edison (qui prend la précaution de déposer le brevet de cette technologie), que l'éclairage à l'électricité commence à rivaliser avec l'éclairage au gaz. Entre 1910 et 1940, un gros travail d'électrification des grandes villes du pays est entrepris. Les lanternes électriques utilisant des lampes à incandescence remplacent peu à peu les lanternes au gaz. Les dernières lanternes au gaz disparaîtront en France au milieu des années 1960.

    Lanternes d'éclairage public à incandescence

    L'arrivée de l'incandescence a coïncidé avec les premières réelles productions en grande série entre les deux guerres. Les lampes à incandescences ont l'avantage de ne pas nécessiter d'appareillage spécifique pour fonctionner, seule une douille suffit. Deux types de lanternes se distinguent rapidement :
  • Les lanternes pour les grands espaces urbains. Ces lanternes, fixées sur un candélabre, sont généralement constituées d'un vase en verre recouvert par un chapeau en métal. Ces lanternes sont généralement très travaillées et destinées à l'éclairage de lieux prestigieux dans les cœurs de villes.
  • Les lanternes pour les petits espaces urbains. Ces lanternes, fixées sur un candélabre, ont souvent la forme d'une boule ou d'un ovale en verre opale, parfois décorées de petits ornements.
  • Les lanternes fonctionnelles. Ces lanternes, suspendues à une crosse fixée sur un mur ou bien un mât, sont généralement en forme de clochettes de tailles plus petites et permettent d'éclairer des rues isolées en ville ou en milieu rural.
  • Ci-dessous quelques lanternes pour lampes à incandescence.
    Grands espaces - Années 1920
    De gauche à droite, lanternes A.DURENNE L 1, SA HOLOPHANE P 510, A.DURENNE L 12.

    Petits espaces - Années 1920
    De gauche à droite, lanternes A.DURENNE G 12, A.DURENNE G 12, SA HOLOPHANE 4446.

    Eclairage fonctionnel - Années 1930
    De gauche à droite, lanternes inconnue, SA HOLOPHANE TS 2, ECLATEC 804.

    Eclairage fonctionnel - Années 1940
    De gauche à droite, lanternes B.B.T. OVR 300, SAUNIER DUVAL ST 3, PHILIPS NV 200.

    Les premières lampes à décharge

    Apparition des tubes à néon

    Les premières lampes à décharge sont apparues dans le cadre de la pose des premières lampes à arc aux alentours de 1880. Cette technologie était peu mature à cette époque et restait relativement peu utilisée.
    Les premières lampes à décharges qui se sont réellement répandues ont été les fameux tubes à néon, apparus en 1910, conçus par le physicien Georges Claude. Ces lampes se présentaient sous la forme de long tubes et éclairaient de couleur rouge-orangée. Ce sont les premières lampes en forme de tubes à être apparues. La lumière émise par les tubes de néons restait relativement faible. Ils ont ainsi principalement été utilisés dans le cadre d'éclairage décoratif, pour des enseignes lumineuses et applications publicitaires. C'est toujours le cas aujourd'hui.
    Par abus de langage, beaucoup de personne ont pris pour habitude d'appeler néon toute lampe à forme tubulaire. C'est une erreur étant donné qu'aujourd'hui la plupart d'entre-elles éclairent via d'autres gaz (généralement du mercure). Les tubes fluorescents qui éclairent de nombreuses salles de bains, hôpitaux et open-spaces d'entreprises ne contiennent pas (ou presque) la moindre molécule de néon.

    Apparitions des premières lampes à décharge fonctionnelles

    Les premières lampes à décharge amenées à être grandement exploitées dans l'éclairage public apparaissent dans les années 1930 :
    Certaines réalisations avec ce type de lampes apparaissent en France durant les années 1930. Les premières lampes à vapeur de sodium à avoir été utilisées dans l'éclairage public étaient des lampes fabriquées par la Compagnie des lampes (qui exploitait la marque MAZDA). Elles ont été installées en 1933 sur le principal tronçon reliant Paris et Versailles.
    Beaucoup de ces lampes ne sont toutefois qu'à l'état de prototype à leurs débuts. Il faut attendre la fin des années 1930 pour disposer de produits relativement matures. De plus, les nouvelles lampes fluorescentes étant de forme tubulaire, elles présentent l'inconvénient de ne pas pouvoir être installées dans la plupart des lanternes d'éclairage public de l'époque, adaptées aux lampes à incandescence ou à l'éclairage au gaz. Ce n'est qu'après la seconde guerre mondiale que les lampes à décharge envahissent véritablement les rues de France.

    L'ère de la fluorescence

    Généralisation des tubes fluorescents

    Les tubes fluorescents se répandent très vite à partir de la fin de la seconde guerre mondiale. Une publicité d'un tube fluorescent de PHILIPS datant de janvier 1946 résume plutôt bien les arguments mis en valeur pour ce type de lampes :
    Ère de la fluorescence
    En Amérique, leur succès est foudroyant !!!
  • Trois fois plus de lumière pour une même consommation.
  • Une nouvelle lumière belle comme le jour.
  • Grande luminosité très douce sans éblouissement.
  • Très longue durée de vie.
  • Dégagement de chaleur réduit.
  • Sécurité et simplicité de fonctionnement.
  • Grandes ressources décoratives et architecturales.
  • Ce type de lampe prend très vite la succession des lampes à incandescence, de par leur rendement bien plus avantageux et leur durée de vie bien plus longue. En contrepartie, ce type de lampe nécessite un appareillage adapté (amorceur + ballast) pour les faire fonctionner, et donc des systèmes d'éclairage permettant d'incorporer tout ce matériel. Les appareillages sont généralement fixés derrières les tubes dans la lanterne.
    Ci-dessous quelques anciennes lanternes pour tubes fluorescents apparues entre 1945 et 1960 :
    Eclairage fonctionnel avec tubes fluorescents - Années 1950
    De gauche à droite, lanternes A.C.E.C. REV 340, GIRARDIN 3820, CLAREL REX 4.
    Dans le cadre d'applications pour l'éclairage public, les tubes fluorescents ont surtout été utilisés jusqu'à la fin des années 1970 environ. Ci-dessous quelques lanternes pour tubes fluorescents apparues entre 1960 et 1970 :
    Eclairage fonctionnel avec tubes fluorescents - Années 1960
    De gauche à droite, lanternes CLAREL REJ 4, SA HOLOPHANE LF 20, PHILIPS TRK 200.
    Ce type de lampe est toujours utilisé pour l'éclairage intérieur. Ce sont les fameux tubes que beaucoup de monde appelle à tort néons. En France, où l'on a très vite préféré les ballons fluorescents, elles ont été relativement peu utilisées. Elles ont en revanche longtemps été utilisées dans certains pays, tels que l'Allemagne, la Suisse et le Luxembourg.

    Apparition des ballons fluorescents

    À partir de 1952, des lampes fluorescentes avec une forme de lampe à incandescence apparaissent. Elles éclairent par introduction de vapeur de mercure sous haute-pression introduite dans un tube à quartz (tube à décharge), englobé par une enveloppe en verre dont la paroi intérieure est recouverte d'une poudre fluorescente résistante à de rayonnements plus intenses et températures plus élevées que dans les tubes fluorescents. Ces lampes ont ainsi une forme similaire aux lampes à incandescence.
    Elles deviennent vite appelées Ballons fluorescents. Elles présentent l'avantage d'être bien moins encombrante et de produire une lumière plus intense. Elles peuvent être logées dans des lanternes aux designs plus compacts et ressemblant aux lanternes équipées de lampes à incandescence. Elles deviennent très vite utilisées dans le cadre d'applications industrielles pour l'éclairage d'entrepôts et hangars. Pour l'éclairage public, elles sont vite préférées aux tubes fluorescents.
    Ces lampes nécessitent, tout comme les tubes fluorescents, d'un kit d'appareillage dédié (amorceur + ballast) pour démarrer. Les lanternes conçues pour les ballons fluorescents peuvent ainsi être des :
  • Lanternes à appareillage incorporé : L'appareillage est placé dans un espace prévu à l'intérieur de la lanterne.
  • Lanternes à appareillage non incorporé : La lanterne ne prévoit pas d'espace pour y introduire l'appareillage. Ce dernier est alors placé dans le candélabre ou dans un coffret fourni avec la lanterne.
  • Les lanternes dédiées aux ballons fluorescents sont souvent reconnaissables par un réflecteur de forme ovoïde dans le prolongement de la forme de la lampe. Ci-dessous quelques lanternes pour ballons fluorescents apparues entre 1952 et 1960 :
    Eclairage fonctionnel avec ballons fluorescents - Années 1950
    De gauche à droite, lanternes PHILIPS NVF 125, B.B.T. OVL 300, PHILIPS NF 200. Les deux premières sont commercialisées avec appareillage incorporé. La troisième est accompagnée d'un coffret dans lequel est introduit l'appareillage.
    À partir de la fin des années 1950, les lanternes à fixation sommitales suspendues disparaissent progressivement pour faire place aux lanternes à fixation latérale. Ci-dessous quelques lanternes pour ballons fluorescents apparues entre 1960 et 1965 :
    Eclairage fonctionnel avec ballons fluorescents - Années 1960
    De gauche à droite, lanternes MAZDA EPA 250, SA HOLOPHANE ARO 2, ECLATEC MR 83. Les deux premières sont commercialisées avec appareillage incorporé. La troisième est commercialisée avec appareillage séparé.
    Le début des années 1960 est marqué par la construction de nombreuses résidences et nombreux lotissements. Ci-dessous quelques lanternes résidentielles pour ballons fluorescents apparues à cette époque. Celles-ci se présentent comme des formes géométriques constituées d'une enveloppe en polycarbonate opale :
    Eclairage résidentiel avec ballons fluorescents - Années 1960
    De gauche à droite, lanternes ECLATEC Parc, ECLATEC Bowling, ECLATEC Plaza.
    Les ballons fluorescents se sont énormément répandus en France entre 1950 et 1970. Leur commercialisation se ralentit à partir du début des années 1970 suite à l'apparition des lampes à Sodium Haute Pression. Néanmoins, de nouvelles installations utilisant des ballons fluorescents continuent de voir le jour et ce même dans les années 2000. Ces lampes sont malgré tout amenées à disparaitre, leur faible rendement par rapport aux lampes de technologies plus récentes a amené l'Union Européenne à voter un décret stipulant leur interdiction à la vente à partir de 2015.

    Généralisation des lampes à vapeur de sodium

    Les premières lampes à vapeur de sodium

    Les installations utilisant des lampes à vapeur sodium, aujourd'hui appelées lampes à Sodium Basse Pression, se développent à partir de 1950. La fluorescence et le sodium cohabitent, chaque technologie dispose de ses propres avantages et inconvénients :
  • Les ballons fluorescents possèdent un Indice de rendu des couleurs plus élevé que les lampes à sodium. Cela veut dire qu'il est plus simple de percevoir les couleurs dans une rue de nuit si celles-ci est éclairée par des ballons fluorescents. Les lampes à vapeur de produisent une lumière dite monochromatique, qui rend difficile la perception des couleurs de décors avoisinants.
  • Les lampes à sodium possèdent un Rendement énergétique plus élevé que les ballons fluorescents. Cela veut dire que pour une même puissance consommée (en watts), une lampe à vapeur de sodium fournit plus de lumière qu'un ballon fluorescent.
  • En France, la plupart des villes se sont équipées de ballons fluorescents entre 1950 et 1970. Des lampes à vapeur de sodium sont occasionnellement installées dans le cadre d'applications purement fonctionnelles, telles que les autoroutes, les tunnels, les grands carrefours et les sites industriels.
    Bien que généralement peu esthétique, la lumière monochromatique fournie par le sodium sous basse pression présente toutefois un avantage important : son rayonnement s'avère beaucoup moins dispersif en cas de brouillard et d'humidité. Dans certaines régions telles que la Savoie et les Vosges, les lampes à vapeur de sodium ont été plus fréquemment utilisées que dans le reste du pays.
    Beaucoup de pays font un choix technologique à cette époque entre les lampes fluorescentes et les lampes à vapeur de sodium. D'une manière générale.
  • Les pays soumis à un climat froid et humide optent pour les lampes à vapeur de sodium. C'est le cas du Royaume-Uni, de l'Irlande et des Pays-Bas.
  • Les pays soumis à un climat tempéré et sec optent pour d'une manière générale pour les lampes fluorescentes. C'est le cas de la France, de l'Espagne, de l'Italie et du Portugal. Aux États-Unis, les ballons fluorescents ont été bien plus utilisés que les lampes à vapeur de sodium entre 1950 et 1970.
  • Certains pays comme la Belgique utilisent fréquemment les deux technologies.
  • Ci-dessous quelques lanternes pour lampes à sodium apparues entre 1950 et 1967 :
    Eclairage fonctionnel avec lampes à vapeur de sodium sous basse pression - Années 1960
    De gauche à droite, lanternes SCHRÉDER HSB, PHILIPS SRN, SA HOLOPHANE LS 200.
    Après l'arrivée des lampes SHP dites à Sodium Haute Pression, les lampes à vapeur de sodium d'origine ont peu à peu pris le nom de lampes SBP dites Sodium Basse Pression (ou LPS pour Low Pressure Sodium). Elles ont continué à être utilisées dans le cadre d'applications pour lesquelles leur lumière monochromatique résistante au brouillard s'avérait avantageuse. Elles sont également très utilisées pour l'éclairage de tunnels (où elles présentent l'avantage d'être peu éblouissantes par rapport aux lampes sous haute pression). Ci-dessous quelques lanternes pour lampes à sodium basse pression apparues entre 1970 et 1990 :
    Eclairage fonctionnel avec lampes à vapeur de sodium sous basse pression - Années 1970
    De gauche à droite, lanternes SCHRÉDER GZB, PHILIPS SRS 201, THORN Alpha 4.

    Généralisation des lampes à sodium haute pression

    À partir de 1967 apparaissent les premières lampes dites à sodium haute pression (ou HPS pour High Pressure Sodium) dans l'éclairage public. Elles émettent un rayonnement lumineux blanc-chaud à teints orangés. Leur constitution se rapproche de celle des ballons fluorescents. Elles éclairent par introduction de vapeur de sodium sous haute-pression introduite dans un tube à décharge résistant à de très hautes températures (supérieures à celles du ballon fluorescent), englobé par une enveloppe en verre. Elles sont soit de forme identique aux ballons fluorescents avec une paroi ovoïde recouverte de poudre fluorescente, soit de forme semi-tubulaire avec une paroi translucide.
    Les couleurs chaudes émises par ce nouveau type de lampes sont très rapidement appréciées. Elles nécessitent une moindre consommation que les ballons fluorescents à intensité lumineuse égale, les rendant plus économique. Les lampes à sodium haute pression prennent le relais des lampes fluorescentes et à sodium basse pression et leur utilisation se généralise à partir de 1970.
    L'arrivée des lampes aux parois translucides de forme semi-tubulaires impacte la conception des nouvelles lanternes d'éclairage public. Leurs réflecteurs deviennent plus allongés. Ci-dessous quelques lanternes pour ballons fluorescents apparues entre 1967 et 1975 :
    Eclairage fonctionnel avec lampes à vapeur de sodium sous haute pression - Années 1970
    De gauche à droite, lanternes MAZDA Solair 251, SA HOLOPHANE VM 2, PHILIPS NVA 12.
    Dans les années 1980, les fabricants de lanternes travaillent le design de leurs modèles. À cette époque, le design des luminaires doit les rendre repérables et visibles.
    Eclairage fonctionnel avec lampes à vapeur de sodium sous haute pression - Années 1980
    De gauche à droite, lanternes MAZDA Comète LV, EUROPHANE Pilote T2, ECLATEC Australe 73.
    Dans les années 1980, les parois des luminaires résidentiels deviennent, comme celles des lampes à Sodium Haute Pression tubulaires, translucides :
    Eclairage résidentiel avec lampes à vapeur de sodium sous haute pression - Années 1980
    De gauche à droite, lanternes EUROPHANE Sphère, MAZDA Bilboquet, EUROPHANE Facette.

    Les lampes aux halogénures métalliques

    Les premières lampes à iodures

    La première lampe à halogénures métalliques a été mise sur le marché aux États-Unis par GENERAL ELECTRIC en 1961. Celle-ci utilisait un mélange de mercure et de halogénures (iodures) de sodium. La lumière obtenue était néanmoins peu satisfaisante, de couleur blanche avec une teinte aux nuances roses. Des travaux ont permis d'aboutir en 1965 à un résultat bien plus satisfaisant. La lampe émettait une lumière d'une couleur blanche à reflet bleutés, via le moyen suivant :
  • Le tube à décharge, en quartz, contenait, en plus du mercure, des iodures de métaux (thallium, sodium, indium).
  • La lampe ne nécessitait plus l'emploi d'une poudre fluorescente sur son enveloppe, le mélange de gaz de mercure et iodures métalliques permettait de produire une lumière visible et intense.
  • On appelait ces lampes au début des « lampes à vapeur de mercure avec iodures ». Leur éclairage avait l'avantage de posséder un rendu des couleurs excellent comparé aux sources existantes jusqu'ici. Il s'agissait également du type de lampe qui reproduisait le mieux la lumière du jour. En contrepartie, elle possédait une durée de vie deux fois moins élevée que celle des ballons fluorescents, à cause de la corrosion des matériaux du tube à décharge provoquée par les ions métalliques.
    Ces lampes, malgré leur qualité, possédaient l'inconvénient d'être couteuses à l'achat et peu économiques d'utilisation de par leur faible durée de vie. Jusqu'aux débuts des années 1990, elles ont quasi exclusivement été utilisées pour les très grands espaces nécessitant un éclairage de qualité à forte puissance, tels que les terrains de sports, les gymnases ou dans le cadre de concerts. Elles étaient parfois employées sur des grands carrefours et ronds-points.

    Généralisation des lampes à iodures

    Les années 1990 voient la généralisation des lampes à iodures métallique en éclairage public. Deux raisons principales l’expliquent :
  • D'une part, avec l'arrivé, à partir de 1985 environ, de lampes à iodures émettant différentes teintes de blanc. On distingue notamment les lampes émettant un blanc froid (lumière de couleur blanche à reflets bleutés), blanc neutre (lumière de couleur blanche quasi pure) et blanc chaud (lumière de couleur blanche à reflets jaunes).
  • D'autre part, avec l'arrivée, à partir de 1994, des lampes à iodures à brûleur céramique. Le tube à décharge en quartz est remplacé par une pièce céramique de forme beaucoup plus compacte, augmentant la durée de vie de ces lampes de 50% et fournissant une lumière qui se dégrade moins avec le temps.
  • À partir des années 2000, la plupart des nouvelles réalisations architecturales (monuments, gares, tramways) sont éclairés de nuit par des lampes à iodures. Les réalisations combineant souvent les différentes teintes de blanc disponibles.
    Aux alentours de 2005 apparaissent de nouvelles lampes dites iodures couleurs. Ces lampes existent en quatre teintes et fournissent un éclairage de couleur bleue océan, vert émeraude, orange ou mauve-magenta. Elles sont principalement utilisées dans le cadre d'éclairage lors d'animations ou événements festifs.

    Les lampadaires esthétiques

    Les nombreux progrès réalisés dans l'éclairage public et les nouvelles opportunités techniques qu'ils rendaient possibles ont très largement influé sur les mentalités au cours du temps.
    Jusqu'au début du 20ème siècle où l'éclairage public n'était réservé qu'aux bourgeois dans grandes villes, la plupart des réalisations d'éclairage public étaient portées sur de la petite série. Les installations étaient en conséquence très travaillées, très coûteuses, destinées à une population qui avait les moyens de se les offrir. Après la première guerre mondiale, l'éclairage public à l'électricité a commencé à se répandre et les réalisations des fabricants étaient de plus en plus portées sur de la grande série. Jusqu'à 1970 environ, les besoins concernant l'éclairage public sont principalement restés fonctionnels. L’éclairage public n’avait qu’un rôle quasi exclusivement sécuritaire. Les exigences des clients étaient simples : éclairer (pour éclairer), et ce pour le moins cher possible. On demandait ainsi du matériel solide, qui tenait bien dans le temps et peu coûteux.
    La fin des années 1960 a vu apparaître des nouveaux besoins en termes d'éclairage public, mettant au fil des années de plus en plus l'accent sur l’esthétique des lanternes et du mobilier urbain, de jour comme de nuit. Dans ce cadre sont apparues deux grandes tendances : L'éclairage de style et les « ensembles mât + lanterne ».

    Généralisation de l'éclairage de style

    L'esthétique des produits en diurne a pris de plus en plus d'importance. Dans ce cadre est apparu ce que l'on a très vite appelé l'éclairage de style. Il consiste à fabriquer des produits en réutilisant le design des lanternes anciennes et les équiper des technologies modernes. La tendance consistant à réaliser de nouveaux projets d'éclairage avec des lanternes de style a débuté à la fin des années 1950, sous l’impulsion de la ville de Paris qui souhaitait convertir ses anciennes installations d’éclairage au gaz à l’électricité.
    La plupart des lanternes de style utilisées en France sont posées dans des centre-ville et villages anciens. Elles permettent de s’intégrer en parfaite harmonie avec le lieu dans lequel elles sont installées, de jour comme de nuit. En France, les lanternes de style ont peu évolué entre 1960 et les années 2000, bien que le nombre de fabricants de lanternes de style ait constamment augmenté. Les formes utilisées étaient sont principalement celles des lanternes au gaz du 19ème siècle, dont les brevets sont depuis longtemps tombés dans le domaine public. Il existe même des lanternes de style qui ont un design quasi-identique à celui de la lanterne de Châteaublanc.
    À partir de 1980 environ, de nombreuses lanternes de styles ont également été posées aux entrées de villages et dans des lotissements. Cette tendance semble néanmoins ralentir depuis le début des années 2000 avec l'arrivée de modèles résidentiels avec des formes futuristes.
    Depuis la fin des années 1990, on voit sur le marché des « lanternes de style contemporaines ». Ces lanternes se présentant sous la forme d'une lanterne ancienne modernisée.
    Eclairage avec lanternes de style - Années 1990
    De gauche à droite, lanternes CLAUDE LEFEBVFRE Jargeau, FONTES DE PARIS Hôtel de Ville, LENZI Chenonceau.

    Généralisation des ensembles mâts + lanternes

    Le début des années 1990 a quant à lui vu l'apparition des premiers lampadaires contemporains. Ces lampadaires sont vendus sous la forme d'un ensemble harmonieux mât+lanterne, le tout formantun mobilier urbain esthétique et complet.

    L'avenir

    L'éclairage à leds apparait au début des années 2000, et présente l'avantage de requérir une très faible consommation. Dans le contexte d'une période où l'écologie et l'économie d'énergie sont des enjeux majeurs, il s'agit d'un argument de vente certain. Néanmoins, en 2009, les leds restent peu utilisées, quelques années supplémentaires étant requises afin de permettre à cette nouvelle technologie d'acquérir un niveau de maturité suffisante pour séduire les clients potentiels.