L'image ci-dessus représente la lanterne de Bourgeois de Chateaublanc. Il s'agit de la première lanterne d'éclairage public qui a été posée en série dans la ville de Paris. Elle est apparue en 1766. La lanterne est composée d'une armature, d'un bec à huile et de réflecteurs métalliques qui réverbèrent la flamme produite. De nombreux fabricants français de « lanternes de style » commercialisent aujourd'hui une version modernisée de ce modèle.
Les lanternes fonctionnelles. Ces lanternes, suspendues à une crosse fixée sur un mur ou bien un mât, sont généralement en forme de clochettes de tailles plus petites et permettent d'éclairer des rues isolées en ville ou en milieu rural.
Ci-dessous quelques lanternes pour lampes à incandescence.
Grands espaces - Années 1920
De gauche à droite, lanternes A.DURENNE L 1, SA HOLOPHANE P 510, A.DURENNE L 12.
Petits espaces - Années 1920
De gauche à droite, lanternes A.DURENNE G 12, A.DURENNE G 12, SA HOLOPHANE 4446.
Eclairage fonctionnel - Années 1930
De gauche à droite, lanternes inconnue, SA HOLOPHANE TS 2, ECLATEC 804.
Eclairage fonctionnel - Années 1940
De gauche à droite, lanternes B.B.T. OVR 300, SAUNIER DUVAL ST 3, PHILIPS NV 200.
Les premières lampes à décharge
Apparition des tubes à néon
Les premières lampes à décharge sont apparues dans le cadre de la pose des premières lampes à arc aux alentours de 1880. Cette technologie était peu mature à cette époque et restait relativement peu utilisée.
Les premières lampes à décharges qui se sont réellement répandues ont été les fameux tubes à néon, apparus en 1910, conçus par le physicien Georges Claude. Ces lampes se présentaient sous la forme de long tubes et éclairaient de couleur rouge-orangée. Ce sont les premières lampes en forme de tubes à être apparues. La lumière émise par les tubes de néons restait relativement faible. Ils ont ainsi principalement été utilisés dans le cadre d'éclairage décoratif, pour des enseignes lumineuses et applications publicitaires. C'est toujours le cas aujourd'hui.
Par abus de langage, beaucoup de personne ont pris pour habitude d'appeler néon toute lampe à forme tubulaire. C'est une erreur étant donné qu'aujourd'hui la plupart d'entre-elles éclairent via d'autres gaz (généralement du mercure). Les tubes fluorescents qui éclairent de nombreuses salles de bains, hôpitaux et open-spaces d'entreprises ne contiennent pas (ou presque) la moindre molécule de néon.
Apparitions des premières lampes à décharge fonctionnelles
Les premières lampes à décharge amenées à être grandement exploitées dans l'éclairage public apparaissent dans les années 1930 :
- En 1930 apparaît la première lampe fluorescente. Elle se présente sous la forme d'un tube aux extrémités duquel sont placées deux électrodes. Le tube contient du gaz de mercure et sa paroi intérieure est recouverte d'une poudre fluorescente. Ce type de lampe émet une lumière de couleur blanche à teint violacé. Ces « lampes à vapeur de mercure basse pression » prennent rapidement le nom de tubes fluorescents. Leur généralisation débute à partir de 1945.
- En 1932 apparait la première lampe à vapeur de sodium. Elle se présente à ses débuts sous la forme d'une petite lampe longue de 10 centimètres et large de 5 centimètres environ. Elle émet un rayonnement lumineux en faisant passer un arc électrique dans un milieu riche en sodium. Ce type de lampe émet une lumière jaune-œuf à teint rouge-orangé.
Certaines réalisations avec ce type de lampes apparaissent en France durant les années 1930. Les premières lampes à vapeur de sodium à avoir été utilisées dans l'éclairage public étaient des lampes fabriquées par la Compagnie des lampes (qui exploitait la marque MAZDA). Elles ont été installées en 1933 sur le principal tronçon reliant Paris et Versailles.
Beaucoup de ces lampes ne sont toutefois qu'à l'état de prototype à leurs débuts. Il faut attendre la fin des années 1930 pour disposer de produits relativement matures. De plus, les nouvelles lampes fluorescentes étant de forme tubulaire, elles présentent l'inconvénient de ne pas pouvoir être installées dans la plupart des lanternes d'éclairage public de l'époque, adaptées aux lampes à incandescence ou à l'éclairage au gaz. Ce n'est qu'après la seconde guerre mondiale que les lampes à décharge envahissent véritablement les rues de France.
L'ère de la fluorescence
Généralisation des tubes fluorescents
Les tubes fluorescents se répandent très vite à partir de la fin de la seconde guerre mondiale. Une publicité d'un tube fluorescent de PHILIPS datant de janvier 1946 résume plutôt bien les arguments mis en valeur pour ce type de lampes :
Ère de la fluorescence
En Amérique, leur succès est foudroyant !!!
Lanternes à appareillage non incorporé : La lanterne ne prévoit pas d'espace pour y introduire l'appareillage. Ce dernier est alors placé dans le candélabre ou dans un coffret fourni avec la lanterne.
Les lanternes dédiées aux ballons fluorescents sont souvent reconnaissables par un réflecteur de forme ovoïde dans le prolongement de la forme de la lampe. Ci-dessous quelques lanternes pour ballons fluorescents apparues entre 1952 et 1960 :
Eclairage fonctionnel avec ballons fluorescents - Années 1950
De gauche à droite, lanternes PHILIPS NVF 125, B.B.T. OVL 300, PHILIPS NF 200. Les deux premières sont commercialisées avec appareillage incorporé. La troisième est accompagnée d'un coffret dans lequel est introduit l'appareillage.
À partir de la fin des années 1950, les lanternes à fixation sommitales suspendues disparaissent progressivement pour faire place aux lanternes à fixation latérale. Ci-dessous quelques lanternes pour ballons fluorescents apparues entre 1960 et 1965 :
Eclairage fonctionnel avec ballons fluorescents - Années 1960
De gauche à droite, lanternes MAZDA EPA 250, SA HOLOPHANE ARO 2, ECLATEC MR 83. Les deux premières sont commercialisées avec appareillage incorporé. La troisième est commercialisée avec appareillage séparé.
Le début des années 1960 est marqué par la construction de nombreuses résidences et nombreux lotissements. Ci-dessous quelques lanternes résidentielles pour ballons fluorescents apparues à cette époque. Celles-ci se présentent comme des formes géométriques constituées d'une enveloppe en polycarbonate opale :
Eclairage résidentiel avec ballons fluorescents - Années 1960
De gauche à droite, lanternes ECLATEC Parc, ECLATEC Bowling, ECLATEC Plaza.
Les ballons fluorescents se sont énormément répandus en France entre 1950 et 1970. Leur commercialisation se ralentit à partir du début des années 1970 suite à l'apparition des lampes à Sodium Haute Pression. Néanmoins, de nouvelles installations utilisant des ballons fluorescents continuent de voir le jour et ce même dans les années 2000. Ces lampes sont malgré tout amenées à disparaitre, leur faible rendement par rapport aux lampes de technologies plus récentes a amené l'Union Européenne à voter un décret stipulant leur interdiction à la vente à partir de 2015.
Généralisation des lampes à vapeur de sodium
Les premières lampes à vapeur de sodium
Les installations utilisant des lampes à vapeur sodium, aujourd'hui appelées lampes à Sodium Basse Pression, se développent à partir de 1950. La fluorescence et le sodium cohabitent, chaque technologie dispose de ses propres avantages et inconvénients :
Certains pays comme la Belgique utilisent fréquemment les deux technologies.
Ci-dessous quelques lanternes pour lampes à sodium apparues entre 1950 et 1967 :
Eclairage fonctionnel avec lampes à vapeur de sodium sous basse pression - Années 1960
De gauche à droite, lanternes SCHRÉDER HSB, PHILIPS SRN, SA HOLOPHANE LS 200.
Après l'arrivée des lampes SHP dites à Sodium Haute Pression, les lampes à vapeur de sodium d'origine ont peu à peu pris le nom de lampes SBP dites Sodium Basse Pression (ou LPS pour Low Pressure Sodium). Elles ont continué à être utilisées dans le cadre d'applications pour lesquelles leur lumière monochromatique résistante au brouillard s'avérait avantageuse. Elles sont également très utilisées pour l'éclairage de tunnels (où elles présentent l'avantage d'être peu éblouissantes par rapport aux lampes sous haute pression). Ci-dessous quelques lanternes pour lampes à sodium basse pression apparues entre 1970 et 1990 :
Eclairage fonctionnel avec lampes à vapeur de sodium sous basse pression - Années 1970
De gauche à droite, lanternes SCHRÉDER GZB, PHILIPS SRS 201, THORN Alpha 4.
Généralisation des lampes à sodium haute pression
À partir de 1967 apparaissent les premières lampes dites à sodium haute pression (ou HPS pour High Pressure Sodium) dans l'éclairage public. Elles émettent un rayonnement lumineux blanc-chaud à teints orangés. Leur constitution se rapproche de celle des ballons fluorescents. Elles éclairent par introduction de vapeur de sodium sous haute-pression introduite dans un tube à décharge résistant à de très hautes températures (supérieures à celles du ballon fluorescent), englobé par une enveloppe en verre. Elles sont soit de forme identique aux ballons fluorescents avec une paroi ovoïde recouverte de poudre fluorescente, soit de forme semi-tubulaire avec une paroi translucide.
Les couleurs chaudes émises par ce nouveau type de lampes sont très rapidement appréciées. Elles nécessitent une moindre consommation que les ballons fluorescents à intensité lumineuse égale, les rendant plus économique. Les lampes à sodium haute pression prennent le relais des lampes fluorescentes et à sodium basse pression et leur utilisation se généralise à partir de 1970.
L'arrivée des lampes aux parois translucides de forme semi-tubulaires impacte la conception des nouvelles lanternes d'éclairage public. Leurs réflecteurs deviennent plus allongés. Ci-dessous quelques lanternes pour ballons fluorescents apparues entre 1967 et 1975 :
Eclairage fonctionnel avec lampes à vapeur de sodium sous haute pression - Années 1970
De gauche à droite, lanternes MAZDA Solair 251, SA HOLOPHANE VM 2, PHILIPS NVA 12.
Dans les années 1980, les fabricants de lanternes travaillent le design de leurs modèles. À cette époque, le design des luminaires doit les rendre repérables et visibles.
Eclairage fonctionnel avec lampes à vapeur de sodium sous haute pression - Années 1980
De gauche à droite, lanternes MAZDA Comète LV, EUROPHANE Pilote T2, ECLATEC Australe 73.
Dans les années 1980, les parois des luminaires résidentiels deviennent, comme celles des lampes à Sodium Haute Pression tubulaires, translucides :
Eclairage résidentiel avec lampes à vapeur de sodium sous haute pression - Années 1980
De gauche à droite, lanternes EUROPHANE Sphère, MAZDA Bilboquet, EUROPHANE Facette.
Les lampes aux halogénures métalliques
Les premières lampes à iodures
La première lampe à halogénures métalliques a été mise sur le marché aux États-Unis par GENERAL ELECTRIC en 1961. Celle-ci utilisait un mélange de mercure et de halogénures (iodures) de sodium. La lumière obtenue était néanmoins peu satisfaisante, de couleur blanche avec une teinte aux nuances roses. Des travaux ont permis d'aboutir en 1965 à un résultat bien plus satisfaisant. La lampe émettait une lumière d'une couleur blanche à reflet bleutés, via le moyen suivant :