Généralités

Koninklijke Philips Electronics N.V. (« Électronique royale néerlandaise Philips S.A. »), plus connu sous le nom de la société PHILIPS, est l'un des plus grands groupes mondiaux en matière d'électroménager, d’équipement médical et d’éclairage. La société est au début du 21ème siècle le leader mondial des fabricants de luminaires d'éclairage public. La société a été fondée en 1891 par les frères Gerard et Anton Philips à Eindhoven, aux Pays-Bas. L'entreprise a commencé par produire des lampes à filament de carbone devenant au début du 20ème siècle l'un des plus grands fabricants d'Europe.

Les premières activités de PHILIPS en France

La société PHILIPS est déjà très présente sur le marché de l'éclairage public français dans les années 1920. Elle forme, avec la SA HOLOPHANE et la Compagnie des Lampes MAZDA, le trio des sociétés leader sur le marché. PHILIPS est surtout connu pour concevoir et fabriquer des lampes pour l'éclairage domestique, industriel et extérieur. En France, la société commercialise également des plafonniers, armatures pour l'éclairage industriel, des diffuseurs pour l'éclairage de vitrines et extérieur ainsi que des projecteurs. La fabrication de ses luminaires est généralement sous-traitée par des fabricants locaux dans chaque pays où PHILIPS est implanté.

Les premiers luminaires pour lampes à décharge

Après la seconde guerre mondiale, PHILIPS poursuit ses activités en concevant et commercialisant principalement des lampes, à incandescence et à décharge (tubes fluorescents et lampes à vapeur de sodium). PHILIPS commercialise également des armatures pour l'éclairage industriel et l'éclairage public. Elles se décomposent en armatures en forme de clochettes conçues pour être équipées de lampes à incandescence, et d'armatures de forme allongées conçues pour être équipées de lampes à vapeur de sodium (sous basse pression) et de tubes fluorescents.
La généralisation des lampes Ballons Fluorescents au début des années 1950 pousse PHILIPS à commercialiser de nouveaux luminaires adaptés à cette nouvelle technologie. À partir de 1952, PHILIPS propose un nouveau luminaire à son catalogue en France, le « NVF 125 ». Il se présente comme une armature cylindrique suspendue à une crosse, équipée de deux réflecteurs striés en aluminium qui entourent la lampe. Il permet surtout l'incorporation de l'appareillage nécessaire pour faire fonctionner une lampe à décharge (il est également commercialisé sans appareillage pour les lampes à incandescence et prend alors le nom de « NV 500 »). L'année suivante, PHILIPS propose une version plus volumineuse de ce luminaire, le « NVF 250 », conçu pour les lampes plus puissantes (et pour les axes plus larges). Ces nouveaux luminaires se répandent très rapidement sur l'ensemble du territoire. Les « NVF » de PHILIPS font partie des premiers luminaires d'éclairage public qui se sont répandus à grande échelle sur l'ensemble du territoire. Il était encore possible d'en trouver quelques rares exemplaires plus de soixante-dix années plus tard dans le pays. À l'étranger, PHILIPS commercialise aux Pays-Bas et dans quelques pays d'Europe du nord quelques luminaires pour lampes à vapeur de sodium.

Les luminaires COMATELEC

Entre 1950 et 1970, PHILIPS sous-traite la conception et la fabrication des luminaires qu'il commercialise en France à la société belge SCHRÉDER (et sa filiale française COMATELEC). SCHRÉDER les commercialise directement en Belgique tandis que PHILIPS les commercialise dans les autres pays. Parmi ces luminaires, PHILIPS présente en octobre 1958 le luminaire « NVF 1250 ». Ce luminaire est équipé de deux réflecteurs striés qui entourent la lampe et d'un réflecteur au-dessus de celle-ci. L'ensemble, qui comprend aussi l'appareillage incorporé, est recouvert par une armature en fonte d'aluminium fixée latéralement. Ce luminaire connait un très grand succès sur l'ensemble du territoire, et éclaire la quasi-totalité des rues de certaines villes, comme celle de Belfort. Entre 1960 et 1970, PHILIPS propose progressivement à son catalogue une série de luminaires pour Ballons Fluorescents fabriqués par la société COMATELEC, parmi lesquels les luminaires « NVF N 840 » et ceux des séries « NFR » et « NFI », qui connaissent un grand succès dans les régions rurales, notamment dans les départements du centre du pays.

Les premiers luminaires européens

À partir de 1965, PHILIPS importe en France (ainsi que dans les autres pays européens) quelques luminaires conçus et directement fabriqués par ses moyens de production propres aux Pays-Bas. Le luminaire « HRP », présenté en France à partir de 1966, est un des premiers luminaires commercialisé à l'échelle européenne. Il est commercialisé en France, aux Pays-Bas où il connait un grand succès, mais aussi en Belgique, en Italie, en Allemagne, ainsi que dans certains pays d'Afrique et d'Asie. Entre 1965 et 1970 d'autres luminaires sont également importés des Pays-Bas, dont le luminaire « SRM », conçu pour les lampes à sodium basse pression (qui reste occasionnel en France) et quelques luminaires résidentiels. À partir de 1974, PHILIPS commercialise dans l'ensemble des pays européens le luminaire « HGS ». Commercialisé au Pays-Bas où il connaît un succès sans précédent pour un luminaire d'éclairage public, il est aussi commercialisé en France, en Allemagne, en Italie, au Royaume-Uni, en Irlande, en Suisse, au Portugal ainsi que dans les pays scandinaves. Certains exemplaires sont même commercialisés en RDA et en Pologne, ainsi que dans certains pays d'Afrique et d'Asie, ou encore en Australie. Il s'agit du premier luminaire d'éclairage public qui connait un succès « Européen ». Une année plus tard, PHILIPS commercialise le luminaire « SRS 201 », conçu pour les lampes à sodium basse pression. Commercialisé en France où son succès est modéré de par le fait que ces lampes sont peu utilisées, il connait un très grand succès aux Pays-Bas et au Royaume-Uni.

Les luminaires pour lampes sodium haute pression

Bien que PHILIPS importe quelques luminaires conçus et fabriqués aux Pays-Bas, la plupart des luminaires commercialisés en France restent conçus et produits dans le pays. Entre la fin des années 1960 et la fin des années 1970, de nouveaux luminaires munis d'un nouveau réflecteur conçu pour les lampes à sodium haute-pression sont conçus et commercialisés, parmi lesquels les luminaires « NVA » et « NVB » en 1969, les luminaires « Crylate » en 1973 et 1974 et « Marina » entre 1976 et 1978. En 1970, PHILIPS conçoit un luminaire dans le cadre de la construction de l'Aéroport de Roissy. Ce luminaire prend naturellement le nom de « Roissy » et est occasionnellement exporté dans certains pays, tels que l'Italie, la Grèce, ou encore l'Arabie-Saoudite et l'Australie. Ces luminaires sont fabriqués à Miribel, où sont également produits les luminaires de marque MAZDA ECLAIRAGE.

Le luminaire Marbella, un succès sans précédent en Europe

Le 7 septembre 1982, PHILIPS rachète la Compagnie des Lampes (qui conçoit et fabrique les luminaires MAZDA ECLAIRAGE) mais maintient l'indépendance des deux réseaux (PHILIPS ECLAIRAGE et MAZDA ECLAIRAGE) jusqu'au début des années 2000. Les années 1980 voient quelques nouvelles conceptions françaises de luminaires, parmi lesquels les luminaires « Planète » (inspiré du luminaire « Syplan » de MAZDA ECLAIRAGE), « Mascotte » et « Ascola », que PHILIPS commercialise dans quelques autres pays. Le luminaire « Ascola » est principalement utilisé par la commune de Paris pour remplacer d'anciennes installations. En 1982, PHILIPS conçoit la série de luminaires « Marbella », qui se déclinent en deux tailles, « Marbella 10 » et « Marbella 11 » (appelés « SGS 203 » et « SGS 204 » hors de France). Un troisième luminaire de la gamme, le « Marbella 9 » (ou « SGS 201 »), est conçu quelques années plus tard. Les luminaires « Marbella » sont commercialisés dans tous les pays d'Europe où la division « Éclairage » de PHILIPS est implantée. Ces luminaires rencontrent un succès sans précédent en Europe, et se répandent à grande échelle notamment aux Pays-Bas, en Allemagne, dans les pays Scandinaves, au Royaume-Uni et en France. Ils sont également commercialisés en Espagne, en Italie, en Suisse et dans la plupart des pays d'Europe de l'est. En 2010, le « Marbella 10 » est incontestablement le luminaire d'éclairage public le plus répandu en Europe. Il est également commercialisé dans certains pays d'Afrique.

L'harmonisation de l'offre en Europe

Dans les années 1990, PHILIPS continue l'harmonisation progressive de ses catalogues en Europe. À partir de 1992, le groupe commercialise le luminaire « Massilia » dans la plupart des pays européens (à l'exception notable de l'Allemagne) et dans de nombreux pays d'Afrique. Le luminaire économique « Malaga » est commercialisé à partir de 1994 dans la plupart des pays d'Europe et d'Afrique, et est aujourd'hui présent dans plus de 75 pays du monde. Dans les années 2000, PHILIPS conçoit et commercialise les luminaires « Iridium », « Modena », « Metronomis » ou encore « Selenium » qui se répandent à l'échelle européenne.

PHILIPS en Europe

Jusqu'au début des années 1980, dans chaque pays européen où la société était implantée, PHILIPS sous-traitait la fabrication de la plupart de ses luminaires. La prestation était effectuée par des sous-traitants locaux. En conséquence, PHILIPS proposait généralement des produits différents dans chaque pays (ou dans chaque région du monde) où il avait une activité. La plupart des luminaires qui étaient commercialisés en France par PHILIPS avant 1970 n'ont jamais été commercialisés à l'étranger (ex-colonies françaises exceptées). Des luminaires PHILIPS exclusifs (ou presque) à certains pays, dont la France, le Royaume-Uni, l'Espagne, l'Italie, ou encore les pays scandinaves, ont longtemps existé. À partir du début des années 1980, PHILIPS a progressivement fabriqué ses luminaires via ses moyens de production propres, notamment à Eindhoven aux Pays-Bas et à Miribel en France.
PHILIPS a également fait l'acquisition de plusieurs sociétés concurrentes dans le secteur de l'éclairage public. Parmi les plus notables, le rachat des activités de la division « Éclairage » de la société AEG (un des leaders sur le marché Allemand) en 1994, et du groupe INDAL (dont faisait partie la société INDALUX, un des leaders sur le marché Espagnol) en 2011. Au milieu des années 2000, le groupe PHILIPS réorganise ses activités de production. La production des luminaires commercialisés en Europe est répartie entre les centres de productions de Miribel (France), Hamilton (Royaume-Uni) et Istanbul (Turquie). PHILIPS a ainsi contribué, depuis le début des années 1980, à une concentration du marché et de la production des luminaires d'éclairage public.

PHILIPS dans le monde

En Afrique, les luminaires d'éclairage public de PHILIPS existent dans la plupart des pays mais ceux-ci se limitent souvent au seul luminaire d'entrée de gamme « Malaga » du catalogue européen. Dans les pays francophone, de nombreux luminaires « Mascotte » (d'entrée de gamme entre 1986 et 1993) ont également été écoulés.
En Asie, PHILIPS a commercialisé des luminaires qui n’ont peu voire jamais été commercialisés en Europe. Les modèles « HRC », « SRP 826 », « Spectrum », « Velocity » ont connu un grand succès en Indonésie, en Malaisie, au Laos, au Viet-Nam, aux Philippines, ou encore au Pakistan, en Afghanistan ainsi qu'en Chine. PHILIPS a également conçu et produit des luminaires pour le marché Indien, qui étaient aussi commercialisés dans les pays voisins (Népal, Bhoutan, Bangladesh...). Les luminaires commercialisés par PHILIPS en Asie ont dans la plupart des pays été copiés et revendus par des fabricants locaux. Ces luminaires, notamment le « HRC » et le « SRP 826 », ont été aussi été commercialisés en Amérique Latine, notamment au Venezuela, en Argentine et au Pérou.
En Amérique du nord et centrale, PHILIPS a très peu vendu de luminaires d'éclairage public, le marché étant quasi-intégralement réservé aux luminaires américains. PHILIPS a toutefois racheté aux alentours de 2005 la société canadienne LUMEC, influente au Canada. Quelques luminaires conçus en Europe ont été commercialisés en Australie, à l'instar des luminaires « HGS », « SRS » et « Roissy », mais ils restent encore occasionnels aujourd'hui.

Un mot sur la codification des luminaires

D'une manière générale, depuis 1970 environ, PHILIPS utilise une codification à trois lettres suivies de trois chiffres pour donner une référence à chacun de ses luminaires. Bien que le principe ci-dessous ne soit pas toujours rigoureusement respecté, ci-dessous un résumé de la logique sur laquelle il repose.
Première lettre : Source lumineuse.
  • H = Lampe Ballon Fluorescent (lampe HPL).
  • T = Lampe Tube Fluorescent.
  • X = Lampe Sodium (SOX, utilisé apprès l'appaition du sodium haute pression).
  • S = Lampe Sodium (SON, autrefois SOX avant l'apparition du sodium haute pression).
  • M = Lampe Iodures Métalliques (lampe MH).
  • F = Lampe Fluo Compacte.
  • K = Lampe Induction (lampe QL).
  • B = Lampe LED.
  • C = Lampes Multisources ou N/A.
  • Deuxième lettre : Fixation.
  • G = Fixation possible latérale ou posé.
  • R = Fixation possible latérale uniquement.
  • P = Fixation possible posé uniquement.
  • D = Fixation possible suspendu uniquement.
  • T = Fixation sur caténaire.
  • Troisième lettre : Matériau.
  • B = Armature avec réflecteur nu en acier.
  • X = Armature avec réflecteur nu en aluminium.
  • C = Armature capotée en matière plastique.
  • P = Armature capotée en aluminium.
  • S = Armature capotée en matière plastique et aluminium combinés.