MAZDA ECLAIRAGE est le nom d'une marque Française, dédié à la fabrication de lampes, de luminaires et d'appareillages pour l'éclairage.
Création du standard MAZDA
Le nom MAZDA est pour la première fois utilisé aux Etats-Unis en 1909 par la société GENERAL ELECTRIC. A cette époque, les lampes (dimensions, puissances...) n'étaient pas standardisées, une problématique pour la clientèle par laquelle chaque douille ou chaque appareil correspondait à un type ou à une marque de lampe précise. GENERAL ELECTRIC eut donc l'idée de créer un standard auquel toute société pouvait adhérer. Les lampes fabriquées à partir des spécifications de ce standard étaient commercialisées en tant que lampes MAZDA. Aux alentours de 1920, de nombreuses sociétés américaines, dont GENERAL ELECTRIC et WESTINGHOUSE, utilisaient le nom MAZDA pour commercialiser leurs lampes.
Naissance de la Compagnie des Lampes
En France, quelques ateliers et usines fabriquant des lampes à incandescence voient le jour entre 1880 et 1900. Les fabrications sont majoritairement artisanales et quelques machines simples sont utilisées. Entre 1900 et 1920, les fabrications deviennent, via la naissance des outils et standards de production à grande échelle, plus mécaniques. Plusieurs compagnies voient le jour. Parmi elles, la CFTH (« Compagnie Française pour l'exploitation des procédés Thomson-Houston ») et la CGE (« Compagnie Générale d'Electricité »). Les divisions « lampes » de la CFTH et de la CGE fusionnent pour constituer la « Compagnie des Lampes ». La CFTH détient environ 50% du capital, la CGE environ 25%. GENERAL ELECTRIC détient également 20% du capital environ.
La Compagnie des Lampes devient un acteur majoritaire de l'éclairage français dès la fin des années 1920. Le nom de MAZDA devient très vite une marque associée à la Compagnie des Lampes. A partir des années 1930 elle est communément appelée « Compagnie des lampes Mazda ». Elle commercialise principalement des lampes, des lanternes pour l’éclairage intérieur (dont beaucoup sont équipées des fameux réflecteurs en verre X-RAY qui sont un énorme succès à l’époque), ainsi que quelques appareils d’éclairage public.
En 1930, la Compagnie des Lampes s'associe à la société néerlandaise PHILIPS pour produire en commun au sein des FRLE (« Fabrique Réunies de Lampes Electriques »). L'association est détenue à part égale par les deux sociétés.
Premiers luminaires et premières grandes réalisations
En 1933, la Compagnie des Lampes réalise l’éclairage du tronçon principal reliant Versailles et Paris avec des lampes à vapeur de sodium. Ce sont les premières à être utilisées dans l’éclairage public Français. Durant la seconde guerre mondiale, elle commercialise des luminaires ENG-1 (Eclairage Normal de Guerre) conçus pour être résistantes aux impacts de balles.
A partir de 1945, la Compagnie des Lampes commercialisées des luminaires d’éclairage extérieur, dites « armatures INFRANOR ». Ces armatures sont initialement conçues et fabriquées par la société suisse « Perrot Duval et Compagnie », qui fabrique des armatures pour l'éclairage via son entité « INFRANOR SA », lesquelles sont ensuite approvisionnées par des fabricants de luminaires dans différentes pays, dont la Suisse, la France, l'Italie ou encore le Portugal. Ces armatures, commercialisées en France sous la marque MAZDA, se déclinent en projecteurs, notamment des projecteurs à très forte puissance (pour des lampes à incandescence jusqu'à 3000 W), dont la particularité est d'émettre des faisceaux rectangulaires tandis que les projecteurs courants émettent des faisceaux circulaires. Ceux-ci sont utilisés pour éclairer contribue des monuments - dont la Tour Eiffel à Paris - et des sites industriels.
A partir du milieu des années 1950, la Compagnie des Lampes conçoit des luminaires pour l'éclairage des rues, conçues pour être équipées de ballons fluorescents. Celles-ci se déclinent toujours au sein de la gamme « armatures INFRANOR ». Parmi ces luminaires, le ROV, commercialisé à partir de 1960, sera commercialisé dans une grande partie de la France. Le cœur de métier de la société reste toutefois la conception et production de lampes.
Acquisition de PROJELUX et spécialisation dans la fabrication de luminaires
En 1965, la Compagnie des Lampes s'associe au fabricant de luminaires lyonnais « LE PROJECTEUR STANDARD » à l'occasion du percement du tunnel du mont blanc. Les deux sociétés proposent une solution complète (lampes MAZDA et luminaires LE PROJECTEUR STANDARD) et décrochent le marché d'éclairage du tunnel. Ce partenariat marque le début d’une étroite collaboration entre les deux sociétés. A partir de 1967, la Compagnie des Lampes, afin de proposer des luminaires d’éclairage public à son catalogue, commercialise certains produits conçus par Le Projecteur Standard. Le luminaire EPA est le premier luminaire de ce dernier, qui prend le nom de PROJELUX vers 1970, à être proposé au catalogue MAZDA. Déjà très utilisé dans la partie est du pays, le luminaire EPA se répand dans de nombreuses régions rurales de la partie ouest. Sa simplicité de fonctionnement et son coût modéré, tout en offrant une robustesse lui donnant une durée de vie supérieure à 30 ans, sont très appréciés. Dans les années 1970, PROJELUX conçoit le luminaire Solair, de conception similaire à l'EPA mais muni d'un capot de couleur sablé (cette couleur devient une marque de fabrique de la société pendant plus de 20 ans), qui connait le même succès.
La Compagnie des Lampes acquiert les activités de PROJELUX vers 1974. La Compagnie des Lampes fait également l'acquisition des sociétés LITA (fabricant de luminaires et spots pour l'éclairage de jardins et intérieur) et ETA (fabricant d'appareillages) à la même époque. Dans les années 1970, la marque MAZDA regroupe ainsi les produits des marques ETA, LITA et PROJELUX. Les produits MAZDA rencontrent un grand succès dans la France entière ainsi que dans les ex-colonies françaises en Afrique. Ils sont également commercialisés dans d'autres pays européens, notamment en Italie sous l'impulsion de la filiale italienne du groupe (MAZDA SPA). Les luminaires sont produits à Miribel (usine de production de PROJELUX), où y sont également fabriqués certains luminaires de marque PHILIPS commercialisés en France. PROJELUX, désormais filiale de la Compagnie des lampes, conçoit d'autres luminaires par la suite, parmi lesquels les luminaires « habillés » Elan et Essor en 1975 et le luminaire Spacior en 1978.
La Compagnie des Lampes devient PHILIPS
En 1981, le gouvernement de François Mitterrand nationalise la CFTH (qui devient THOMSON-CSF), toujours actionnaire principal de la Compagnie des Lampes (La CGE, quant à elle, rachetait Alcatel en 1968 et Alsthom en 1969 et devient Alcatel-Alsthom en 1991. En 1998, Alcatel-Alsthom devient ALCATEL et revend sa branche GEC-Alsthom qui devient ALSTOM). PHILIPS étant peu enclin à travailler en collaboration avec une société publique, THOMSON-CSF se désengage de la Compagnie des Lampes et celle-ci est acquise par PHILIPS le 7 septembre 1982. Dans les années qui suivent, le choix opté par PHILIPS est de conserver les deux marques PHILIPS et MAZDA en France, et de maintenir deux réseaux de vente indépendants, afin notamment de fidéliser la nombreuse clientèle attachée à la marque MAZDA. Cette situation dure jusqu'au début des années 2000.
Des luminaires toujours plus nombreux dans les années 1980 et 1990
Le luminaire Comète, conçu par PROJELUX et mis sur le marché à partir de janvier 1982, devient très vite un énorme succès pour l'entité MAZDA ECLAIRAGE. Il s'agit du plus gros succès de la société. En 2010, plus de 400 000 exemplaires avaient été écoulés en France et à l'export. Le luminaire Macadam, présenté à la fin de l'année 1988, prend quant à lui la succession des luminaires EPA 125 et EPA 250. En 1992 sont respectivement présentés les luminaires Modula (commercialisé à partir du mois de février) et Estoril (commercialisé par partir du mois d'octobre). Le Modula est un dérivé du modèle Massilia conçu par PHILIPS (seul le capot diffère entre les deux modèles). L'Estoril, avec un capot de couleur sablé comme le sont la plupart des luminaires MAZDA ECLAIRAGE depuis 1970, connait lui aussi un grand succès, avec environ 250 000 exemplaires écoulés en France et plusieurs dizaines de milliers écoulés en Tunisie. Entre 1970 et 2000, la marque MAZDA ECLAIRAGE est ainsi restée numéro 2 sur le marché des luminaires d'éclairage public en France, derrière la marque EUROPHANE.
MAZDA ECLAIRAGE disparait
En 1994, MAZDA ECLAIRAGE et PHILIPS proposent pour la première fois un luminaire en tout point identique, désigné « Junior » en tant que produit MAZDA ECLAIRAGE et « Malaga » en tant que produit PHILIPS. Seule la couleur standard change (le capot est de couleur Sablé pour le « Junior » et de couleur gris claire pour le « Malaga »). Quelques produits MAZDA ECLAIRAGE seront conçus à la fin des années 1990, dont le luminaire « Estoril P » en 1998 (version plus petite du luminaire Estoril original, rebaptisé « Estoril G » à l'occasion), le luminaire « Poséidon » (qui est aussi vendu en tant que « Milewide » par PHILIPS) ou encore le luminaire « Jihem ».
A partir de 2002, les réseaux MAZDA ECLAIRAGE et PHILIPS sont fusionnés ainsi que les catalogues. Les deux marques coexistent toujours, mais les produits PHILIPS sont présentés au catalogue de MAZDA ECLAIRAGE et vice-versa. Les luminaires MAZDA ECLAIRAGE et PHILIPS sont proposés par un même réseau de distribution.
A partir de 2007, les produits jusque-là vendus (et étiquetés) comme produits MAZDA sont désormais vendus (et étiquetés) comme des produits PHILIPS. C'est notamment le cas des luminaires Comète et Estoril, toujours commercialisés à cette époque. La production de ces luminaires considérés « anciens », jusque-là réalisée à Miribel en France, est transférée à Hamilton en Royaume-Uni. Le centre de production de Miribel se spécialise dans la production des luminaires PHILIPS contemporains, à l'instar des luminaires fonctionnels Iridium et Modena, ou encore le luminaire décoratif Citysoul.
En 2011, la marque MAZDA ECLAIRAGE (ainsi que son site web) disparait officiellement pour laisser place à 100% à la marque PHILIPS. Les luminaires Comète et Estoril sont supprimés du catalogue de PHILIPS, respectivement en Septembre 2012 et Septembre 2013, mais restent disponibles sur demande.