Le 6 octobre 1862, les ingénieurs Frédéric Désiré Barbier et Stanislas Tranquille Fenestre s'associent pour fonder la société « Barbier et Fenestre ». Celle-ci est implantée 82 rue Curie, dans le 19ème arrondissement de Paris. La société est spécialisée dans la production d'équipements pour les Phares, inluant des lentilles de Fresnel (pour la répartition du flux lumineux) en verre, des projecteurs, des lampes, des horloges. La société « Barbier et Fenestre » se fait surtout connaitre pour ses conceptions et fabrications de lentilles de grande taille, notamment pour le compte de phares aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Irlande. En 1885, Frédéric Barbier conçoit la lentille « Hyper-radiant » ou « Hyper-radial », une pièce en verre en forme d'oeuf géant d'une hauteur supérieure à deux mètres et d'un diamètre d'un mètre 35.
La société devient « Barbier, Bénard et Turenne »
Stanislas Tranquille Fenestre décède en 1887. La société prend le nom de « Barbier et compagnie ». Louise Barbier, une des quatre filles de Frédéric Barbier, épouse Joseph Bénard en 1890. Celui-ci rejoint la société qui prend le nom de « Barbier et Bénard » en 1894. En 1897, Paul Turenne rejoint la société. Celui-ci se marie en 1901 avec Lucie Barbier, une autre des quatre filles de Frédéric Barbier. La société devient « Barbier, Bénard et Turenne ». Le sigle « B.B.T. » est pour la première fois utilisée cette année là, pour estampiller les produits de la société. A partir des années qui suivent, la société est principalement connu en tant que « B.B.T. », parfois surnommée « La Bébête » en France.
La société « B.B.T. » diversifie ses activités
En 1907, B.B.T. implante une usine à Blanc-Misseron (59), où y sont fabriquées des verres de lunette, des horloges, des bouées ainsi que des luminaires. L'usine de Paris reste spécialisée dans la fabrication des lentilles de Fresnel pour les phares. En 1921, B.B.T. implante une troisième usine à Aubervilliers (93), dans laquelle sont produits des moteurs pour la rotation des lentilles dans les phares et pour la rotation des réflecteurs paraboliques utilisés dans certains projecteurs posés sur les sommets de bâtiments. En 1934, B.B.T. rachète la société allemande « KRAUSS », spécialisée dans la fabrications de loupes binoculaires et de microscopes. La marque « B.B.T. KRAUSS » est utilisée dans le cadre de la commercialisation de ces produits.
En 1935, B.B.T. crée une nouvelle usine à Nazelles (37). Celle-ci est notamment spécialisée dans la fabrication de miroirs et réflecteurs utilisées pour les phares, les projecteurs mobiles ou encore les luminaires d'intérieur. Y sont également fabriqués des luminaires pour l'éclairage public. Une grande partie de l'activité de l'usine de Paris est transférée à Nazelles.
La société « B.B.T. » devient un leader de l'éclairage public
Après la Seconde Guerre Mondiale, B.B.T. conçoit, depuis son entité de Nazelles, des luminaires d'éclairage public qui connaissent un grand succès dans le pays. Les luminaires suspendus « OVR » et « OVL », équipés d'un réflecteur ovoïde pour lampes à incandescence puis pour Ballons Fluorescents, sont installés sur l'ensemble du territoire français dès la fin des années 1940. Au milieu des années 1950, plusieurs centaines de luminaires « BG 50 », qui se présentent comme une sphère en verre opale recouverte d'une calotte en métal, sont installés à Nice le long de la Promenade des Anglais. Les luminaires « OJ » dès la fin des années 1950 puis « AJ » à partir des années 1960 sont écoulés en plusieurs dizaine de milliers d'exemplaires, et connaissent en grand succès notamment dans les banlieues parisienne et de Tours, ainsi que dans les départements se situant entre les deux villes. A cette époque, B.B.T. fait partie du top 5 des fabricants de l'éclairage public sur le marché français.
En outre, B.B.T. acquiert plusieurs sociétés et crée plusieurs filiales à l'étranger. En 1965, le groupe B.B.T. comprend notamment les sociétés suivantes :
« B.B.T. Corporation », Etats-Unis (créée en 1928).
« L'INDUSTRIELLE BORAINE », Belgique (créée à Quiévrain en 1928).
« T.L.E. » (Technical Lights and Equipment), Royaume-Uni (créée en 1930).
« S.M.A. » (Segnalamento Maritimo ed Aero), Italie (créée en 1945).
La société « B.B.T. » devient un leader de l'éclairage public dans les années 1950 et 1960. Certains luminaires sont également fabriqués par sa filiale « L'INDUSTRIELLE BORAINE » et installés dans le Borinage (sud-ouest de Bruxelles) en Belgique, notamment dans les villes de Mons et La Louvière.
La société « B.B.T. » disparait
A partir du milieu des années 1960, B.B.T. commercialise des luminaires dits « habillés », constitués d'un boitier métallique (en forme de pavé, de trapèze, de parallélogramme...) contenant le réflecteur et l'appareillage. Parmi eux, des centaines de luminaires « AL » sont installés dans les rues de Champigny, de Chennevières-sur-Marne et d'Ormesson-sur-Marne, ainsi qu'à Tours, Aix-en-Provence et Nice. Au milieu des années 1970, B.B.T. subit un ralentissement de ses activités dans l'éclairage public. La société doit notamment faire face à la destruction d'une grande partie de ses outils de prodution à Nazelles (où sont fabriqués les luminaires d'éclairage public) à la suite d'un incendie le 26 décembre 1976.
En 1982, le groupe B.B.T. est racheté par ALCATEL-CIT, fraîcghement nationalisée sous l'impulsion de la politique de nationalisation de gouvernement de François Mitterrand. L'entité ALCATEL-CIT (issue des fusions de la CIT - Compagnie Industrielle des Téléphones et d'ALCATEL en 1970) appartenant alors à la CGE - Compagnie Générale d'Électricité - (également propriétaire de la Compagnie des Lampes exploitant la marque MAZDA ECLAIRAGE). Les diverses branches de B.B.T. sont alors revendues à diverses sociétés en Europe. Les activités « Eclairage public » de B.B.T. sont alors abandonnées.